Age of Rebirth

- Vous vous demandez qui je suis. Je le vois, vous sautez d’impatience sur votre siège. Vous vous impatientez de connaître mon histoire. Aussi, vous vous dîtes qu’elle ressemble à toutes les autres histoires que vous avez déjà vu, lu, entendu… Un héros va chercher des artefacts légendaires pour détruire le grand méchant vilain pas beau, dans le seul et unique but de sauver la princesse, d’autant plus qu’elle ne sait pas se défendre, même si on lui met une arme dans les mains. Mais le temps de ces clichés est révolu : mon histoire n’est pas comme toutes celles que vous connaissez. Elle est comme toutes celles des personnes ordinaires. Quelques éléments sont extraordinaires, j’en conviens, mais jamais vous ne verrez de princesses, d’artefacts légendaires, de grands vilains pas beaux à exterminer pour sauver le monde. Vous serez plongés dans la réalité. Une réalité parfois dure à vivre, parfois amusante, drôle, ou parfois enchanteresse, merveilleuse. Une réalité fantastique. Je vais d’abord me présenter. Je suis Celse, un jeune homme de dix-huit ans. Affectueux, dynamique, impulsif, instinctif, nerveux, violent,… Je suis amateur d’archerie. Je suis né dans une famille modeste, ni pauvre, ni riche, nos ressources nous suffisent. Mes parents m’ont éduqué afin d’être responsable, et d’avoir un sens de la justice. Il parait que je suis chanceux ? Vous me le direz bien par la suite. Enfin, peu importe. Vous voulez vraiment vous noyer dans mes pensées, vous fondre dans ma vie, vous incorporer à mon histoire, que mon sort dépende de vos moindres désirs ? Soit. Accrochez vous, que le grand voyage commence.
- Celse !! Où as-tu la tête ? Regarde où tu as tiré ta flèche !
Le professeur de Celse montrait de sa main droite la flèche plantée dans la paille à environ trois mètres de la cible, tout en le provocant, en le traitant de novice, de bleu. Il pratiquait ce sport depuis déjà quatre ans, et il plantait rarement sa flèche hors de la cible. Même si son score n’était pas toujours parfait, il restait un élève prometteur, s’il arrêtait de se plonger dans ses rêves. Il finirait par tuer quelqu’un s’il manquait de concentration !
La montre du professeur sonnait l’heure de libération pour certains, d’ennuie pour les autres. Celse sortit de la salle, prenant rapidement son sac, son arc qui lui fut offert Noël dernier, et les quelques flèches qu’il avait prit soin d’apporter pour la leçon, puis s’empressa de tourner au coin de la rue, sous un temps humide et un ciel plutôt gris. Depuis quelques temps, son esprit était occupé par ses rêves. Il rêvait des choses absolument insensées, comme s’il allait devenir le meilleur archer au monde.
Il se trouva plus vite qu’il ne le crut sur la route principale, route qu’il prenait chaque jour pour rentrer de son entraînement. Cette fois ci, il se décidât de passer à travers la forêt de Vauxrenard : le chemin est plus long, car plus accidenté, mais plus joli. D’autant plus qu’il avait du temps devant lui, de quoi faire un détour pour tenter d’apercevoir quelques animaux forestiers. Il se précipitât dans le labyrinthe d’arbre, sautant par-dessus les petites rivières, s’amusant comme un enfant en traquant les bêtes.
Progressivement, il se sentit suivit. Il se retournait à chaque arbre dépassé. Il était pourtant seul… Celse se dépêchât alors, voulant rentrer le plus vite possible. La cadence de ses pas s’intensifiait au fur et à mesure qu’il progressait dans les noirceurs d’un lieu autrefois redouté. Ses sensations devenaient de plus en plus forte. Oui, il est suivit ! Il court, à en perdre haleine. Ses cours de sports obligatoires au lycée lui servent, pour une fois. Soudain, une main calleuse lui prend l’épaule. A son contact, Celse frémit. Non seulement la paume est froide, mais en plus son étreinte l’empêchait de s’évader. Il se trouve devant un homme plutôt bien bâtit, la musculation a assurément servit à obtenir une telle carrure. Celse est pétrifié devant le regard noir de cet homme. Il y lit une promesse de souffrance au mieux, de mort au pire.
- Alors ? Tu l’as chopé ?
Un homme frêle s’avance. On aurait dit un bâton sur lequel on aurait emboîté une sphère en mousse, avec des fils de laine épars sur le sommet. La fatigue le rendait encore plus mince, creusant des sillages sous les yeux, et marquant des rides indélébiles. En répondant, le premier relâchât quelques peu la force de l’étaux, offrant l’opportunité à Celse de s’échapper. Ce dont il profitât sans se poser de questions. Une course poursuite s’engageât : à celui qui connaît le mieux la forêt ! L’avantage de Celse, c’est qu’il y vient depuis son enfance. Il les entraînât donc vers une rivière plutôt grande. Celse sautât de pierre en pierre, et distançât ses poursuivants qui tombèrent dans l’eau à chaque pas.
Celse allât se réfugier dans une grotte non loin, à côté d’un lac célèbre dans sa région.
(désolé pour le paté que ça fait, mais sur Word ça faisait plus aéré, grâce aux retraits.)

Jour 1 : Une rencontre inéluctable



La surface miroitante s’étendait à perte de vue devant Celse. Il était comme absorbé, il regardait l’eau en cherchant à en sonder le fond. Quelque chose l’attrayait, mais il ne pouvait pas dire quoi, c’était une sensation, une ombre qui le guidait. Il se sentait aimanté, rien ne pouvait réussir à lui faire détourner le regard.
-Il est par là !! Cherche le plus rapidement !! criait, semblait-il, le plus mince des deux poursuivants.
Celse sortit de ses rêveries, et se lançât dans une course autour du lac, afin d’arriver le plus vite possible hors d’atteinte : un village se trouvait pas loin de ce lac. Enfin… à quelques dizaines de kilomètres tout de même ! Il se sentait encore épié, mais non pas par ses poursuivants, ils sont trop loin pour pouvoir l’apercevoir, mais par une présence dans le lac. Celse s’arrêtât, grimpât dans un arbre, et regardât le lac. Sa surface plane, comme si c’était de l’huile, ne dénonçait aucun signe de vie.
-J’aurais pourtant juré…
Soudain, le grand noir. Celse tombât du haut de son arbre, assommé par quelque chose d’indéterminé. Après un temps plus ou moins long d’inconscience, Celse de réveillât dans une pièce circulaire. La lumière du jour était filtrée par les seuls carreaux sales d’une unique fenêtre. On ne voyait absolument rien à travers, et les sons arrivaient de manière trop étouffée pour que Celse puisse discerner quelques bruits familiers. Il ne contrôlait toute fois plus son corps. Il tentait vainement de tourner la tête, bouger les mains, mais rien n’y faisait. Drogué ? Non, il arrivait à penser comme auparavant, voir même encore mieux. Il se sentait comme… les mots étaient difficiles à placer sur cette sensation. Il était comme hors de son corps, mais à la fois encore dedans. C’était comme s’il partageait se corps, mais en même temps comme s’il était seul. Il était soumis à un truc qui contrôlait son enveloppe corporelle. Cette confusion et cette impuissance le rendaient malade, il avait la tête qui tourne.
-Tu sais que tu as bien faillit nous échapper ?! dit une voix qu’il reconnut. Mais cette fois, tu es à nous. Tu dois sûrement te demander pourquoi on te voulait tant ? C’est parce que nous croyons en toi. Nous croyons en ton talent. Tes capacités d’archers te seraient utiles, mais tu ne sais pas t’en servir ! Imagine l’argent que tu pourrais te faire en tant que mercenaire. Tu élimines tes cibles, et tu deviens riche. Tu pourras t’acheter tout tes désirs, tout tes rêves. L’argent est la clef du pouvoir jeune homme. Nous pouvons te donner cet argent pour commencer. Ensuite, tu devras nous rendre ce que nous t’avons prêter, et te créer ta propre réputation, ta propre fortune. Qu’en pense tu ?
L’homme enlevât le bâillon que Celse n’avait pas remarqué. Il allait pour dire quelque chose, mais c’est d’autres paroles qui furent prononcées. Et puis il avait étrangement changé de voix.
-J’avoue que c’est plutôt tentant… ça me rappellerais l’ancien temps. Le bon temps des assassins… Mais je pense avoir une autre idée, et je préfère vous la dire à l’oreille, ça doit rester un secret entre nous.
Sur ces paroles, l’homme s’avançât, et se penchât pour écouter.
-Voila, chuchotât Celse contre son gré, moi je vous propose… Atmosphera !
Une incroyable explosion d’énergie ténébreuse, qui avait pour épicentre Celse, expulsa l’homme violemment, et l’envoyât contre un mur. Un pieu se trouvait sur la trajectoire de l’agresseur, et le sang coulât à flot, peignant le mur et le sol en rouge. Celse, toujours sans pouvoir contrôler ses gestes, retirât le reste de chaîne explosée, et s’enfuit par la fenêtre. Le ciel de Cogny était trop sombre pour une soirée d’été.